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Robin Ticciati & SCO - Schumann: The Symphonies - Classica

Principal chef de Ia formation écossaise et du Festival de Glyndebourne, Robin Ticciati a réussi de beaux enregistrements consacrés à Berlioz. On retrouve ici Ia formation dans l'intégrale Schumann. Si l'orchestre évite les réflexes des orchestres «on authentic instruments», il joue avec un vibrato minimal. Pour autant, cette conception qui tire les œuvres vers Mendelssohn et Haydn ne rime pas avec sécheresse, comme on aurait pu le craindre. Ticciati possède en effet une vision «large» des œuvres, pensant chaque mouvement dans sa globalité. Les couleurs «âpres» que l'on regrettait parfois dans ses Berlioz sont ici tempérées par des pupitres qui ne «baroquisent» pas à l'excès leurs timbres. Les attaques se produisent sans dureté (timbales, cuivres), et avec une ampleur naturelle. De fait, Ia réduction des pupitres (en comparaison des phalanges traditionnelles dans ce répertoire) est plutôt bien menée.

C'est évidemment dans les mouvements Ients (sostenuto assai et adagio espressivo de Ia Symphonie n° 2, Romance de Ia Symphonie n° 4, par exemple) que I' orchestre paraît plus frêle dans Ia tenue des phrases. On apprécie d'autant plus Ia finesse et Ia musicalité de certains pupitres (clarinette, hautbois) qui donnent véritablement un supplément d'âme à leur lecture et n'enferment pas Ia musique dans des éclairages monochromes ou bien, à l'inverse, dans une démonstration purement virtuose. Une version done «allégée»  qui ne manque pas d' a touts face aux références habituelles (Sawallisch, Bernstein, Karajan).

Classica
01 March 2015