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Ensemble Marsyas - Handel: Apollo e Dafne - Crescendo

Son 7 - Livret 7 - Répertoire 7 - Interprétation 6 

Pourquoi ce disque ne convainc-t-il pas tout à fait sans non plus décevoir franchement ? Déjà la couverture (fabuleuse statue du Bernin sculptée à 24 ans) coupée à moitié et couverte d'un vert glauque relevé de touches violacées. Le programme ensuite : L'Ouverture du Pastor Fido est celle de l'opéra créé le 22 novembre 1712 au Queen Theater de Londres dont beaucoup d'éléments se retrouveront dans quantité d'autres partitions. Avec les deux Arieen fa pour hautbois, cors et bassons, notons que la première se retrouvera au IVe acte de Teseo (1712 également) et est déjà présente dans Acis e Galatea (en 1708). Une telle récurrence prouve que le public comme le compositeur aimaient particulièrement ces pages. Leur succession répond également au goût du chef, Peter Whelan, musicien, claveciniste, chef, pédagogue mais aussi... bassoniste virtuose. Ce qui fait que la prééminence des vents quasi constante procure une impression assez monochrome. De son côté la prise de son ne leur concède aucun flou dans les détails parfois périlleux. La lisibilité, l'élégance et la légèreté laissent dans l'ensemble à désirer. D'autant que l'Apollon de Callum Thorpe, plein d'allant, s'épuise vite et prête une personnalité trop rustique au dieu solaire. L'Ecossaise Maihri Lawson est une Dafne au soprano à la fois incarné et acéré qui ne correspond guère à la plénitude poétique de la nymphe grecque. Si bien que l'équilibre des duos devient parfois précaire. Et pourtant... la vaste inspiration haendelienne souffle à chaque instant.    

Crescendo
05 September 2016