Filters

Phantasm - J.S. Bach: The Well-Tempered Consort – II - Diapason

Nous aurons attendu un an (cf. no 689) le second volet de 'The Well-Tempered Consort'. Pour cette nouvelle offrande de vingt-quatre transcriptions, Phantasm s'est concentré sur le seul Clavier bien temperé en favorisant les fugues dont la densité polyphonique accorde à merveille avec les qualités des viols. La BWV 849 en ut dièse mineur émerge tel un à-pic impressionnant de ces entrelacs tissés le plus souvent à quatre, parfois à trois : unique piece à cinq, elle se déploie comme une aria sagittée de chromatismes, ondoyantes et douloureux qui n’abdique pourtant jamais l’esperance.

Plus encore que le précédent, le nouveau disque se révèle austère, cérébral. Il exige de l'auditeur un effort de concentration, pour ne pas dire de recueillement; c'est à ce prix qu'on accède à sa beauté, son élévation. L'énergie ne fait pout autant jamais défaut dans un parcours qu'il ne faudrait pas réduire à sa dimension contemplative: la Fugue BWV 873 va toujours s'élargissant jusqu'à former un delta gorgé de vie, la BWV 876 a la limpidité d'un refrain guilleret. Autre tour de force, l'ample Prélude BWV 878, tout de simplicité tendre oú passe néanmoins un élan éperdu. Sa mélancolie diffuse, délicate, s'insinue aussi dans les replis du Prélude BWV 888 qui vient alléger sa Fugue. On admire enfin les qualités narratives qui sous-tendent l'avancée de la Fugue BWV 853.

Le travail d'orfèvre de Phantasm ouvre grand l'horizon. Ces pages, nous les connaissons par coeur; les perspectives jaillies de ces archets experts les transfigurent pourtant, les rattachent par des fils jusqu'alors insoupçonnés aus cantates, Passion ou concertos. Le congé radieux que nous donne le Prélude et fugue BWV 874 nous permet de mesurer la nouveauté du chemin parcouru, aiguise notre désir de retrouver encore les paysages singuliers que ses voix on fait naître sous nos pas.

We’ve been made to wait a year (see issue no 689) for the second instalment of 'The Well- Tempered Consort'. For this new offering of 24 transcriptions, Phantasm has concentrated exclusively on the Well-Tempered Clavier, favouring the fugues whose dense polyphony is in perfect harmony with the qualities of the viols. BWV 849 in C sharp minor emerges like some awe-inspiring pinnacle out of these interwoven pieces, most often in four parts, sometimes in three: the only piece with five voices, it unfolds like an aria suffused with chromaticism, undulating and painful, yet never giving up hope.

Even more than the previous recording, the new disc is austere, cerebral. It demands from the listener an investment in concentration, not to say meditation; this is the price one pays to gain access to its beauty, its loftiness. Energy is however never lacking in this recording, which shouldn’t be reduced to its contemplative dimension: the Fugue BWV 873 swells incessantly until it forms a delta full of life, and BWV 876 possesses the lightness of a carefree tune. Another tour de force, the expansive Prelude BWV 878, is full of tender simplicity through which flickers now and then an agitated impulse. Its diffuse, delicate melancholy also insinuates itself into the folds of the Prelude BWV 888, a feeling alleviated by its accompanying Fugue. One has also to marvel at the story telling qualities that underpin the trajectory of the Fugue BWV 853.

Phantasm’s masterful craftsmanship opens up new vistas. We all know these works by heart, but the perspectives that spring from the players’ expert bows transfigure these pieces and bind them to cantatas, passions and concertos in ways never before imagined. The radiant farewell bestowed on us by the final Prelude and Fugue BWV 874 allows us to gauge the novelty of the path travelled and sharpens our desire to explore anew the varied terrain its voices have crafted beneath our feet.

1
2
3
4
5
Diapason
01 July 2021